Non réglée, la meilleure guitare du monde est tout simplement inutilisable. Néanmoins, si les guitares sont vendues réglées (dans le cas contraire, changez-en !), il s'agit alors d'un compromis qui n'est peut-être pas adapté à vos besoins. Dans ce cas, il vaudra mieux le parfaire vous-même.
Certains réglages ne présentent aucun risque pour l'intégrité de l'instrument, si ce n'est de vous obliger à le faire refaire par une personne qualifiée si vous n'y parvenez pas. D'autres, par contre, sont extrêmement délicats. Si vous avez le moindre doute, consultez plutôt un spécialiste !
Si vous refaites tous les réglages en partant de zéro, respectez l'ordre dans lesquels ils sont indiqués, quitte à revenir en arrière après. Mais il est plus probable que vous n'ayez à effectuer que quelques retouches...
L'outillage | Accorder | Tige de renfort du manche (Truss rod) | Les vibratos
Tenue d'accord avec un vibrato vintage | Action | Compensation | Hauteur des micros
Bien sûr, sans outillage... on est mal. Alors, munissez-vous de quelques clés et tournevis, indispensables pour ce qui va suivre. Si vous pouvez faire ces réglages sur un établi, c'est mieux évidemment, mais avoir aussi un minimum d'outils lorsque vous partez en concert vous évitera d'être pris au dépourvu.
Les multi-outils genre "Guitool" ou "RoadieRench" pourront bien vous dépanner car ils regroupent un certains nombres de clés et de tournevis dont les dimensions sont parfaitement adaptées aux instruments de musique. Mais que cela ne vous empêche pas d'avoir des clés et tournevis pour les utilisations les plus courantes, car ces multi-outils ne sont pas toujours très pratiques. Une pince coupante peut aussi être bien utile, une manivelle pour le montage des cordes. Je ne parle pas non plus des cordes de rechange, des fusibles pour votre ampli ou autre multi-effet... Enfin, si vous avez un ampli à lampes, avoir un set complet de lampes de puissance peut être sécurisant, même si elles ne sont pas forcément neuves, elles pourront toujours vous dépanner. Vous pouvez aussi prévoir au moins un jack de rechange pour vos concerts.
Il va de soit : accorder son instrument est indispensable, c'est même la première chose que l'on apprend. Mais l'oreille s'éduque et lorsqu'on démarre, ce n'est pas forcément évident. Entendre avec précision les faibles variations de hauteur est aussi une question d'habitude. Seulement si vous devez vous accorder dans un environnement assez bruyant, vous pouvez utiliser l'accordeur électronique (lors d'un concert, par exemple)... Encore faut il savoir l'utiliser !
On vous apprend aussi à vous accorder en frettant une corde à la cinquième case, ou quatrième pour la corde Sol, et d'obtenir ainsi la même fréquence que la corde plus aiguë. Si cette méthode est valable, elle n'est pas toujours suffisamment précise. (J'en parlerai plus longuement dans une rubrique spéciale en cours de réalisation)
Certaines méthodes enfin vous parlent d'accorder par les harmoniques ! Tout ce que j'ai à dire sur cette méthode : bannissez-la ! En effet, si les résultats semblent fiables, cette méthode ne s'applique que pour les gammes dites de Pythagore, alors que la musique actuelle utilise la gamme tempérée (tempérament égal). En gros, vous serez juste dans certaines tonalités et faux dans d'autres.
La seule méthode valable à l'oreille est de connaître les intervalles de quarte et de tierce, et de savoir juger de leur justesse pour la gamme de tempérament égal. Plus facile à dire qu'à faire.
Je vous dirai enfin que même si vous utilisez régulièrement l'accordeur électronique, écoutez ensuite les notes, les accords, apprenez aussi à l'accorder à l'oreille, ainsi vous vous rendrez de plus en plus facilement compte quand votre instrument sonne faux ! Il est tellement facile de perdre l'habitude d'écouter...
Mis à part les guitares classiques et les guitares à manche de carbone, presque toutes les guitares possèdent une tige métallique insérée à l'intérieur du manche et dont l'écrou de serrage est généralement accessible soit à la tête, soit à l'autre extrémité du manche. Cette "tige de renfort" est appelée "Truss rod" en anglais.
L'intérêt de ce dispositif est double : d'une part, comme son nom l'indique, cette tige renforce le manche et l'empêche de plier consécutivement à la tension des cordes, d'autre part, elle permet d'adapter le réglage du manche non seulement à la tension exercée par les cordes, mais aussi au jeu du guitariste.
Le principe en est simple : au repos, la tige est courbe ; lorsqu'on la serre, elle applique une force de plus en plus importante en son centre qui va tendre à bomber le manche. Il existe aussi un autre principe où deux tiges font le travail, l'une pouvant être raccourcie alors que l'autre est fixe. D'une manière générale, les cordes tirent le manche dans un sens (40 à 80 kg au total, voire plus) et cette force est contrebalancée par la tige dans l'autre sens. Ainsi, le bon résultat résultera du bon équilibre entre ces deux forces.
Si la tige de renfort autorise le réglage, elle ne permet pas cependant de sauver toutes les situations, comme un manche vrillé... Le manche doit être en bon état. Dans le cas contraire, adressez-vous à un luthier, une planification étant sûrement inévitable !
Donc, pour ce qui va suivre, faites très attention, soyez sûr de vous, sinon allez plutôt voir un luthier, ce réglage, s'il est mal fait, peut s'avérer désastreux : vous risquez tout simplement de casser certains éléments, alors prudence !
Il vous faut tout d'abord apprendre à voir la rectitude ou la courbure du manche : pour ce faire, regardez le manche d'un seul œil depuis le chevalet vers la tête (ou l'inverse) en portant la guitare à hauteur des yeux. Pour l'apprécier dans sa totalité, vous devrez regarder du côté des basses, puis du côté des aigus. Il doit être plat ou très légèrement creux. Le réglage du manche dépend des cordes que vous utilisez, et en particulier de leur tension ; il est donc nécessaire de le faire avec celles que vous employez habituellement et de les accorder correctement.
En serrant l'écrou de la tige, le manche va avoir tendance à se bomber, il se creusera si on le desserre. Il n'y a pratiquement aucun danger à desserrer la tige, en revanche il faudra être prudent dans l'autre sens car, à trop serrer, on peut casser le manche. Pour vous donner une idée, deux tours de vis peuvent être considérés comme un grand maximum !
Procédez en tournant l'écrou d'un huitième de tour et vérifiez le résultat jusqu'à atteindre le but recherché, dans la limite donnée plus haut.
On croit souvent qu'un manche parfait doit être droit. En fait, tout dépend de la souplesse des cordes et de votre attaque. Un léger creux, appelé également "relief", est nécessaire si l'on ne veut pas avoir une action trop haute. Cela s'explique par le fait que la corde en vibration bouge et peut dans son mouvement rencontrer un obstacle (les frettes) et friser. Ce creux se mesure en frettant la corde grave à la première et à la douzième case et en mesurant l'espace laissé libre entre la corde et la sixième frette.
Le tableau ci-dessous vous montre le relief selon les paramètres de souplesse des cordes et la dureté de l'attaque (votre jeu).
Type de guitare | Relief |
---|---|
La solution la plus facile pour mesurer cet espace avec précision consiste à utiliser un jeu de cales, du même type que ceux employés pour le réglage des bougies de voitures. Agissez avec précaution pour parvenir à ce résultat, sans jamais vous précipiter ! N'oubliez pas que le bois travaille et qu'il faudra peut-être un certain temps pour que tout soit en place de manière stable. | |
Électrique | 0 à 4 dixièmes de millimètre |
Folk | 4 à 8 dixièmes de millimètre |
Basse | 8 à 12 dixièmes de millimètre |
Si votre guitare est équipée d'un vibrato, vous pouvez avoir à régler la tension des ressorts de celui-ci. On y
accède en retirant la plaque de protection dorsale. Vous verrez alors les ressorts qui sont tendus entre le vibrato
lui-même et une petite plaque vissée directement dans le corps de la guitare, appelée aussi "peigne". Vous avez
alors le choix entre deux méthodes pour régler la dureté du vibrato : visser ou dévisser la plaque pour des réglages
fins, ôter ou rajouter des ressorts pour des résultats plus sensibles. Faites alors très attention car un ressort
tendu qui se relâche brusquement peut vous blesser. Une des solutions les plus couramment adoptées pour les ressorts
est d'en mettre un au centre et un de chaque côté, mais placé en oblique. Le maximum de ressorts que vous puissiez
mettre est cinq ; pour le minimum, je vous conseillerai de ne pas descendre en dessous de deux. À vous de
voir ce qui vous convient le mieux, en fonction de votre jeu et du tirant des cordes.
En modifiant la tension des ressorts, vous modifiez aussi l'état du vibrato au repos. Un Floyd
doit être à peu près parallèle à la touche, alors ne faites une modification que de faible envergure, réaccordez
votre instrument et vérifiez que vous n'arrivez pas à des aberrations. Attention aussi, après la modification de la
tension sur certains vibratos dont les pontets sont montés dessus, vous devrez certainement refaire l'action et la
compensation !
Certains guitaristes préfèrent une tige qui flotte, d'autres la préfèrent fixe. Ces derniers quelque fois, lorsque la tige se visse, ont tendance à la serrer en forçant le pas de vis, ce qui n'est peut être pas la meilleure solution. Une des astuces consiste à acheter du Téflon, celui utilisé en plomberie : mettez-en autour du pas de vis de votre tige, il suffit ensuite de la revisser et vous verrez que votre tige reste dans sa position. Bien sûr, il vous faudra renouveler l'opération de temps en temps, mais au moins vous n'abîmerez rien.
On reproche souvent au vibrato vintage de ne pas revenir à sa position primaire après usage et donc de fournir un accord faux. Il suffit pourtant de respecter certaines règles et de remplacer éventuellement quelques éléments pour que tout rentre dans l'ordre. Il est bon de préciser que ces remplacements ne changent en rien la valeur de l'instrument, même âgé, puisqu'on peut conserver les anciens et les remettre pour la revente. Bien sûr, vous n'obtiendrez pas les performances d'un Floyd Rose, mais cela peut convenir tout à fait. De plus, si vos cordes ont tendance à casser au niveau des pontets, le remplacement de certains éléments risque fort de résoudre ce problème.
Votre guitare peut se désaccorder à plusieurs occasions : lorsque vous utilisez le vibrato, lorsque vous faites des bends ou tout simplement en cours de jeu. Vérifiez tout de même avant si cela ne vient pas d'un problème de mécaniques ou d'un mauvais montage de cordes (expliqué dans le chapitre entretien). Pour que la tenue d'accord soit correcte, il importe de limiter les mouvements du vibrato. Lorsqu'il n'est pas utilisé, celui-ci doit reposer complètement sur la table. N'hésitez pas à nettoyer correctement la table de votre guitare, principalement sous le vibrato, car la poussière adore s'y accumuler et il est bien évident que cela nuirait à l'efficacité des solutions proposées ! Voyez alors comment se comporte la tenue de l'accord, il se peut que cela suffise.
Si votre guitare ne tient toujours pas l'accord, cela provient d'un problème de friction. Cela peut se produire en
trois endroits, indépendamment ou simultanément : les pontets, le sillet et le ou les œillets de rétention (ou
"guides-cordes" si vous préférez). Là, vous avez le choix entre deux solutions, l'une temporaire, mais qui peut vous
aider à trouver l'origine du mal, l'autre plus définitive mais plus onéreuse.
La première consiste à se munir de lubrifiant comme le "Magik Guitar Lube" (j'ai aussi essayé la
paraffine) qui incorpore des particules de Téflon. Vous écartez les cordes de leur logement aux trois endroits
précités et vous versez une goutte de produit. Vous attendez quelques minutes et vous essuyez le surplus. Vous
remontez alors les cordes et... çà marche, votre guitare tient l'accord ! Il vous faudra cependant recommencer de
temps en temps. Avec cette méthode, vous pouvez aussi essayer point par point si vous voulez découvrir d'où vient le
problème, afin d'y remédier.
Ce qui nous amène à la deuxième solution : le remplacement.
Vous aurez tout à gagner en remplaçant les pontets d'origine par des pontets "Graph Tech". Il
s'agit d'accessoires qui possèdent des propriétés auto-lubrifiantes et dont les parties en contact avec la corde
sont dénuées d'angles vifs. Le remplacement s'effectue sans aucune difficulté, tout est prévu ! Il vous faudra
seulement ensuite refaire complètement les réglages d'action et de compensation.
Pour le ou les œillets de rétention et le sillet, reportez-vous dans les chapitres
respectifs sous la rubrique "Les accessoires".
L'action est la hauteur des cordes ou, pour être plus précis, la distance entre celles-ci et les frettes. Elle influe directement sur la facilité et l'intelligibilité du jeu, mais également sur une partie de la sonorité. Si la distance est trop grande, vous devrez fournir un effort consistant et fatigant pour fretter les notes, surtout pour les barrés. Si elle est trop faible, les cordes vont frotter sur les barrettes, donnant un buzz dans le meilleur des cas (c'est cela que l'on appelle friser), ne laissant sonner que l'attaque sans aucun sustain dans le pire. Donc, si votre instrument entre dans l'une de ces catégories, un réglage s'impose.
Après avoir vérifié le "relief" (cf. tige de renfort), pour faire un bon réglage, comme point de repère, on mesure la distance entre le dessous de la corde au repos et le sommet de la douzième frette. Un réglet et un œil acéré permettent une bonne estimation : il suffit de poser le réglet sur la douzième frette et de lire à quel repère se situe le dessous de la corde, ceci devant être fait pour le bourdon (corde la plus grave) et la chanterelle (corde la plus aiguë). Le tableau suivant vous donne les valeurs standard.
Type de guitare | Action pour le bourdon | Action pour la chanterelle |
---|---|---|
Ces indications sont à moduler en fonction du jeu du guitariste, voire du tirant des cordes | ||
Classique | 4 mm | 3 mm |
Folk | 2,6 mm | 2 mm |
Électrique | 2,5 mm | 1,8 mm |
Basse frettée | 4 mm | 3 mm |
Il est à noter que plus le musicien aura tendance à attaquer puissamment les cordes, plus l'action devra être haute pour éviter que ça frise.
Selon que le chevalet disposera ou non de possibilités d'ajustage en hauteur, l'opération sera plus ou moins délicate à réaliser. Pour vous assurer du bon réglage de l'action, accordez la guitare au diapason puis jouez-la normalement dans votre position habituelle, avec le coup de médiator que vous employez le plus fréquemment. Surtout si vous disposez de micros puissants, il sera bon de les écarter des cordes afin que leurs aimants ne les attirent pas. C'est assez peu sensible pour le micro aigu, mais ça peut complètement fausser votre réglage si le grave est trop près.
La plupart des chevalets des électriques reposent sur deux vis qu'il suffit de monter ou de descendre afin d'obtenir l'écart idoine. Si l'action est trop haute, vous baissez le chevalet, si l'action est trop basse, vous le remontez. Veillez à modifier votre réglage progressivement en alternant les deux vis afin de respecter la courbure de la touche.
Si votre guitare possède un vibrato à couteaux du genre Floyd Rose, il est impératif de détendre les cordes avant chaque action sur les vis ! Si vous ne prenez pas cette précaution, vous allez rayer la gorge des pivots et votre guitare se désaccordera quand vous vous servirez du vibrato.
Sur certains instruments, (surtout les basses et les Fender ou leurs copies), les réglages s'effectuent corde par corde. Cela autorise plus de finesse dans l'ajustage, mais prenez garde cependant à ce que la courbure de la touche soit, là aussi, respectée.
Aucun dispositif n'étant généralement prévu sur les guitares acoustiques, il vous faudra travailler directement sur la matière, d'où un risque de détérioration en cas de fausse manœuvre. Si vous n'êtes pas sûr, mieux vaut voir un luthier.
Si l'action est trop haute, sortez le sillet de chevalet de son logement après avoir nettement détendu les cordes (détendez-les alors très progressivement, en partant de chaque extrémité vers le centre pour éviter que le manche ne se vrille), vous tracez un trait à la base de celui-ci, correspondant au double de la différence de votre mesure avec l'idéal. Pour plus de sécurité, faites un peu moins du double, vous peaufinerez après. Il ne reste plus qu'à limer en fixant une feuille de papier de verre (du 100 ou du 120) sur une surface plane et en et en frottant la base du sillet de chevalet jusqu'à atteindre votre trait. N'hésitez pas à contrôler fréquemment, cela vaut mieux que d'être obligé de tout refaire.
Si l'action est trop basse, vous avez deux solutions : soit racheter un autre sillet (en os de préférence) dont la courbure est compatible avec celle de votre touche et diminuer sa hauteur puisqu'il sera trop haut, soit intercaler des cales dans la rainure afin de le surélever. Ces cales doivent être le plus dense possible, aussi évitez le plastique. L'idéal est d'employer des bois de placage afin de parvenir à la hauteur souhaitée. Si la hauteur à rajouter est importante, prenez une cale épaisse et limez-la comme indiqué précédemment.
On a rarement besoin de toucher à la hauteur du sillet de tête mais, comme ça peut arriver, mieux vaut savoir comment s'y prendre. Une fois que votre action est parfaitement réglée au niveau du chevalet, mesurez l'écart entre le haut de la première frette et le dessous de la corde à vide. Ensuite, frettez cette corde à la première case et mesurez l'écart entre la deuxième frette et le dessous de la corde. Cette seconde valeur doit être de deux ou trois dixièmes de millimètre plus faible que la précédente. Si elle est plus élevée, il faudra approfondir les encoches de passage des cordes. Vous pouvez employer une lime à aiguille très fine ou, mieux, un jeu de limes spécialement prévu comme le set Ibanez par exemple. Lorsque vous réalisez cette délicate opération, prenez soin de conserver le même angle de fond de rainure ainsi qu'une largeur constante. Là encore, vérifiez fréquemment votre travail sinon vous serez obligé de refaire un sillet car ça ne pardonne pas. Enfin, vous prendrez beaucoup moins de risques en le faisant faire par votre luthier préféré !
Un mauvais réglage peut vous faire jouer faux, et cette tendance ne fera que s'accentuer au fur et à mesure que vous irez dans les cases aiguës.
Il est vrai que pour obtenir l'octave d'une corde à vide, il suffit de diviser sa longueur par deux, mais on omet souvent de préciser qu'il y a aussi un petit coefficient à rajouter ! Celui-ci est fonction de nombreux paramètres, à commencer par l'épaisseur même de la corde, de l'action...
Sur la plupart des instruments électriques, les caractéristiques du chevalet permettent d'effectuer ce réglage ; pour les instruments acoustiques en revanche, l'opération est plus délicate voire impossible. Dans ce cas, il faut ajuster d'autres paramètres pour parfaire le réglage, et je ne saurais trop vous conseiller alors d'aller rendre une petite visite à votre luthier préféré. Si vous achetez un instrument acoustique neuf, assurez-vous qu'il soit juste à l'octave, ça vous évitera bien des déboires !
Pour savoir si votre instrument est juste, il vous suffit de comparer la fréquence de l'harmonique à la douzième frette (octavados) avec celle de la corde frettée à la douzième case : elles doivent être rigoureusement identiques. Et cela pour chaque corde ! Si ce n'est pas le cas, il va falloir modifier la longueur vibrante de la corde. Il est évidemment entendu que tous les réglages précédemment indiqués soient effectués, et il ne sera valable que si vos cordes sont neuves !
La longueur vibrante de chaque corde sera modifiée en agissant sur les pontets. Vous devez tourner une vis sur laquelle peut coulisser le pontet ou bien encore une rainure assortie d'un système de blocage comme c'est le cas pour le vibrato Floyd Rose et ses clones. Vous pouvez tout à fait régler l'instrument avec l'aide d'un tournevis et de vos oreilles, mais si vous possédez un accordeur, n'hésitez pas à vous en servir... La guitare étant accordée au diapason, comparez la note obtenue en frettant la corde à la douzième case avec celle de l'harmonique. Il est important, lorsque vous frettez la corde, que vous le fassiez le plus naturellement possible, si vous appuyez exagérément ou si vous décalez la corde vers le haut ou vers le bas, la note s'en trouvera plus haute. Posez également le doigt à l'endroit où vous avez l'habitude de le faire en cours de jeu. Si la note frettée est plus aiguë que l'harmonique, il vous faudra augmenter la longueur vibrante (le diapason), c'est-à-dire reculer le pontet, en règle générale, visser légèrement la vis de maintien. Si elle est plus grave, raccourcissez la longueur.
Attention, sur certains chevalets, comme celui du vibrato original de la Stratocaster, ce réglage modifie également l'action ! Il faudra dans ce cas régler l'action, s'approcher de la longueur requise, retoucher l'action, refaire la justesse etc., jusqu'à ce que le résultat soit parfait sur tous les plans !
Sur un vibrato de type Floyd Rose, si vous dévissez les vis de blocage des pontets, ceux-ci se meuvent librement, supprimant ainsi tout point de repère ! Il existe cependant un petit truc qui permet de faciliter la tâche : pour ce faire, prenez une petite cale en bois, mettez-la en contact avec le pontet et tapotez légèrement dessus pour le faire avancer. Sur ce type de vibrato, vous pouvez également vous procurer un petit accessoire, "The Key", qui vous permettra de faire ce réglage aussi facilement qu'avec un vibrato vintage.
N'oubliez pas qu'il vous faudra réaccorder votre guitare à chaque nouveau réglage. Sachant que si l'accord n'est pas exact, le vibrato n'est pas dans sa position de repos habituelle et tout réglage devient alors caduc. Lorsque le réglage atteint la perfection, serrez fermement les vis de réglage (pour les Floyd Rose) pour empêcher tout mouvement des pontets. Pensez aussi qu'il vous faudra du temps pour arriver au but !
Le mécanisme offert par les électriques n'étant pas propice à la propagation des ondes sur les guitares acoustiques, on a coutume d'employer des sillets de chevalet plus simples. La compensation est donc faite lors de la construction et la modifier n'est généralement pas très simple. Vous pouvez la rectifier dans une faible mesure, si votre instrument n'est pas juste, en limant légèrement le sillet de chevalet à l'aide d'une lime "queue de rat" afin d'avancer ou de reculer le point de contact avec la corde. Prenez garde de ne pas trop entamer le sillet car, d'une part cette opération est irréversible, d'autre part vous risquez de modifier l'action si vous limez trop (donc le luthier si vous n'êtes pas sûr). Les écarts possibles sont très limités avec ce genre de chevalet (entre 2 et 3mm de largeur), aussi, mieux vaut être sûr de la justesse de la guitare avant de l'acheter.
Sur la question de la hauteur des micros, sachez que l'idéal n'existe pas, il faut trouver le meilleur compromis. Pour y arriver, il faudra prendre en compte non seulement les aspects physiques du problème, mais également le résultat attendu, tant au niveau sonorité qu'au niveau de l'équilibre entre les micros. Ce qui conviendra pour un guitariste n'ira pas forcément pour un autre, de même que la hauteur ne sera pas obligatoirement identique suivant le micro utilisé. Alors, autant comprendre pourquoi on met les micros plutôt à telle hauteur plutôt qu'une autre.
La première loi physique réside dans le fait que plus le micro se trouve près des cordes, plus le niveau de sortie est important. Donc, si vous voulez saturer plus facilement votre ampli, il vous faudra rapprocher le micro des cordes. Néanmoins, et c'est surtout valable pour le micro grave, près du manche, plus la corde sera frettée dans les cases aiguës, plus sa distance par rapport aux plots du micro sera faible, le son aura alors tendance à être plus puissant dans les dernières cases que dans les premières. Sachez à ce sujet que la puissance délivrée est fonction de la distance cordes/micro. En conséquence, la différence de puissance entre les notes frettées en bas et en haut du manche sera d'autant plus importante que le micro sera proche des cordes. Ceci est essentiellement valable pour le micro grave, car près du chevalet, les écarts de hauteur suivant l'endroit où l'on frette la corde sont nettement amoindris.
Un autre phénomène, commun aux micros de type directionnel, vient aussi s'ajouter : lorsque la source et le capteur sont proches, il se produit une bosse dans les fréquences bas-médiums. Cette bosse sera d'autant plus prononcée que la distance entre les deux éléments sera faible. Ce qui veut dire que plus vous serez près des cordes, plus le son de votre guitare vous semblera grave.
Ça, c'est pour la sonorité du micro, mais il y a également la sonorité de la guitare à prendre en compte. Comme vous le savez, un micro de guitare est constitué d'un aimant entouré d'un fil électrique (cf. le chapitre sur les micros). Un aimant attire tout ce qui est métallique et qui se trouve dans son champ magnétique. C'est précisément le cas des cordes ! Si l'aimant se trouve près des cordes, il va les attirer et donc leur donner une contrainte supplémentaire au regard de leur libre résonance : les cordes résonneront moins longtemps et vous aurez alors moins de sustain sur votre instrument, ce qui est rarement le but recherché. La contrainte imposée par l'aimant sera d'autant plus importante que celui-ci se trouvera à proximité du ventre de la corde (sans entrer dans les détails, cela veut dire le centre de la corde en vibration). En effet, au niveau du chevalet (où se trouve un nœud de vibration), le débattement est nul et reste très faible dans ses environs, là où se trouve le micro lead. Le magnétisme du micro lead n'aura donc quasiment pas d'effet sur le sustain de l'instrument, en revanche, il n'en va pas de même pour les autres micros, surtout s'ils sont munis d'aimants puissants.
Ce qui ressort de toutes ces lois incontournables est que l'on peut faire pratiquement tout ce qu'on veut avec le micro lead, près du chevalet, quant aux autres, il va falloir trouver un compromis.
Certains musiciens préfèrent une guitare aux puissances de micros parfaitement équilibrées, d'autres préféreront un préréglage des puissances, sachant qu'en principe, les rythmiques sont souvent jouées sur le micro grave et les solos principalement sur le micro aigu. Les parties rythmiques étant jouées en accord le plus souvent, l'énergie transmise au micro sera plus importante que dans le cas de notes seules. D'autre part, l'énergie reçue au niveau d'un ventre de vibration est plus importante que celle reçue près d'un nœud. Le micro grave aura donc tendance à être plus puissant que le micro aigu, à distance égale.
Pour ceux d'entre vous qui désirent un son lead "gras", saturé et "accrocheur", et un son rythmique clair et précis sans avoir à ajuster le volume sans cesse, voici comment régler les micros. Mettez le micro aigu le plus près des cordes possible (1 ou 2mm) en prenant soins qu'il ne les touche pas lorsque vous frettez les dernières cases en jouant. Le micro grave sera situé relativement bas, presque au ras de la caisse ou de la plaque de protection. Pour peaufiner le réglage, alternez accords sur le micro grave et notes seules sur le micro aigu, et modifiez la position du micro grave pour obtenir l'équilibre sonore que vous souhaitez. Si votre guitare possède un micro central, mettez-le à peu près entre les deux. Vérifiez aussi l'équilibre ente les cordes graves et aiguës pour la position du micro. Il faut savoir également que lorsque deux micros sont connectés ensemble, la sonorité peut varier dans de grandes proportions en changeant légèrement la hauteur d'un micro. Aucune loi ne régit ce phénomène dû à des rotations de phases diverses qui sont fonction de la note jouée. Il faudra essayer et modifier la position du micro que l'on utilise le moins pour trouver la sonorité recherchée. Néanmoins, la sonorité la plus appréciée se trouve généralement lorsque les deux micros délivrent une puissance presque identique pour une note donnée. Pour ceux qui ne se satisfont pas de cet arrangement, essayez de trouver le vôtre.
En ce qui concerne le réglage des plots, pour ceux qui en sont pourvus, commencez par les mettre tous à la même hauteur. Ensuite, jouez les différentes cordes, frettées à peu près aux mêmes cases, et surtout avec le même coup de médiator. C'est relativement facile en accords, mais plus ardu en solo. Lorsque vous faites un accord, écoutez bien chaque note et vérifiez qu'aucune ne domine les autres, ou qu'elle ne soit quasiment inaudible. Si vous percevez une différence de puissance entre les cordes, ajustez la hauteur du plot concerné, en le vissant ou en le dévissant pour obtenir une réponse plus égale. La plupart du temps, il vous faudra baisser un peu le plot de la corde Sol si celle-ci n'est pas filée, et remonter légèrement les plots des cordes Ré et Mi-aigu pour égaliser les puissances. Cependant, il se peut fort bien qu'aucun réglage de ce type ne soit nécessaire, ça dépend des micros, des cordes employées et également de votre jeu. Quoi qu'il en soit, cet ajustement doit être réalisé dans de faibles proportions, la différence doit être de deux ou trois millimètres au maximum. Si elle est supérieure, c'est qu'il y a un problème, commencez par changer vos cordes !
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