Cette partie répond à quelques questions que l'on peut se poser sur l'instrument, en tenant compte de l'évolution de la facture du piano... Comment choisir son piano, pour ceux d'entre vous qui pourraient hésiter entre un instrument neuf ou plus ancien (Certaines parties qui concernent aussi la guitare permettent de revenir à ce chapitre).
Lois fondamentales | Les origines | Quelques grandes étapes
Principe de fonctionnement | Comment choisir son piano
Le piano fonctionne suivant le principe de la mise en vibration par percussion d'une corde tendue entre deux points fixes. Elle fournit un son dont la hauteur, l'intensité et le timbre dépendent de son diamètre, de sa longueur, de sa tension. Toute variation de ces trois paramètres entraîne une modification du son selon des lois scientifiques ressortissant au domaine de l'acoustique. Trois d'entre elles demeurent fondamentales :
C'est par l'utilisation empirique de ces trois lois (expliquées ci-dessus) que les plus anciens commencèrent à fabriquer le premier cordophone connu : l'arc musical africain, composé uniquement d'une corde tendue aux deux extrémités d'un arc, pincée ou percutée à l'aide d'un bâton. Celle-ci entre en résonance devant la bouche du musicien, sa cavité buccale servant ainsi d'amplificateur. Puis on creusa un simple trou dans la terre, recouvert d'une plaque d'écorce, véritable table d'harmonie traversée par la corde, avant que celle-ci ne soit tendue parallèlement à la plaque pour devenir une cithare. La cavité creusée dans la terre fut ensuite remplacée par une caisse de résonance en bois, on multiplia le nombre de cordes, les origines les plus lointaines du piano s'amorçaient. Le tympanon fut l'étape médiévale de cette longue et simple évolution.
Le clavier ne fut ajouté que vers le XVème siècle à cette cithare, d'où une autre identité à cet instrument d'une morphologie bien particulière, mais qui ne changeait rien au principe de fonctionnement : le clavicorde. Le piano reste donc un cordophone du type cithare sur table, à cordes percutées.
La classification moderne des instruments ne tenant compte en priorité que des principes de fonctionnement, le clavier ne constitue pas une catégorie et ne peut raisonnablement être pris pour dénominateur commun entre des instruments aussi fondamentalement différents que le clavecin, le pianoforte, l'orgue, l'harmonium etc.
Tout en gardant le principe des cordes frappées, les premiers facteurs de pianoforte tentèrent d'améliorer considérablement l'intensité des clavicordes. En partant de celui-ci, les facteurs construisirent donc leurs premiers pianos en se référant au clavecin dans lequel ils remplacèrent les sautereaux par des maillets ou des marteaux.
La terminologie italienne pianoforte fut par la suite remplacée dans le but, entre autres, de nationaliser le langage musical. C'est ainsi que le grand piano de concert prendra plus tard sa propre appellation de piano à queue en France, piano a coda en Italie, grand piano en Angleterre et Hammerflügel en Allemagne.
Sans partir dans les détails, on pourrait parler de quatre grandes périodes :
Apparus dans les années 80, les pianos numériques fonctionnent, à partir de sons vrais échantillonnés. Les sons Bösendorfer, Steinway et Yamaha servent de référence, parfois mélangés d'ailleurs. Ces pianos possèdent en outre d'autres sonorités préprogrammées, intégrant aussi quelques effets. Si les avantages de ces pianos qui ne demandent pas d'entretien étant la légèreté, le respect du voisinage (on peut aussi jouer au casque) et sont ouverts à la configuration MIDI pour la connexion avec d'autres appareils, la technologie actuelle n'a pas encore permis de reproduire le vrai toucher du piano, et même s'il en est proche, le rayonnement harmonique d'une table d'harmonie.
Enfin, les pianos hybrides sont de vrais pianos intégrant la technologie des sons échantillonnés. On peut jouer en acoustique, en numérique, ou les deux. Munis d'appareils de micro-informatique, connectables par interface MIDI, ils peuvent piloter des expandeurs ou tout autre instrument susceptible de recevoir ces informations. La technologie Yamaha domine le marché.
Les sons, créés par le choc des marteaux, partent du niveau des cordes. Ils sont amplifiés par la table d'harmonie, puis modifiables par l'action des pédales.
Comme il est expliqué dans la partie "Lois fondamentales" ci-dessus, une corde épaisse donnera un son plus grave. Les premières cordes sont filées, l'âme étant en acier trempé et le filage en cuivre (cf. le chapitre Les cordes dans la page "Guitare" si vous voulez en savoir plus). En général, on retrouvera une corde "double filée" ou "filée" pour les premières notes (double filage pour les plus graves uniquement), puis deux pour les treize ou quinze suivantes, quelque fois trois (ou deux) cordes filées ou pleines pour les dernières notes graves avant d'atteindre les triples cordes des médiums et des aigus. Ces doubles ou triples cordes non filées sont quelques fois obtenues en utilisant deux branches d'une seule corde, les cordes plus graves étant toujours faites "sur-mesure", filées le plus souvent à la main. Ces cordes sont maintenues d'un côté grâce aux pointes d'accroche elles-mêmes coulées avec le cadre en fonte et passent pour certaines le plus souvent à travers des agrafes, puis (ou directement) par un sillet métallique (généralement en cuivre, ou bien le cadre lui-même) avant de s'enrouler autour des chevilles. Ces chevilles, par qui l'on peut accorder les notes, sont enfoncées dans le sommier (au début en hêtre massif, maintenant "lamifié", ce qui le rend plus solide), lui-même maintenu par le cadre en fonte. Les cordes reposent d'autre part vers le centre de la table d'harmonie, sur le chevalet. Elles ne vibrent qu'entre le sillet et le chevalet, et sont soumises à une tension qui va de l'ordre de soixante à plus de cent kilos (par corde !).
La tête des marteaux (noyau de bois, du charme recouvert de plusieurs couches de feutre) frappe les cordes. Le marteau est relié à la mécanique par un manche dont la base ou noix demeure en relation directe ou indirecte avec les pièces mobiles, articulées ou pivotantes de la mécanique. Cette mécanique comporte de nombreuses pièces de relais entre la touche et le marteau. Ces pièces ont pour mission de régler l'enfoncement des touches, de faciliter la percussion des marteaux, de contrôler leur descente progressive (échappement) de manière à faciliter les répétitions de notes, de réunir toutes les conditions pour que les vibrations des cordes se fassent au maximum de leur amplitude.
Le clavier (de 85 ou 88 notes), composé de touches blanches (les marches) et de touches noires (les feintes) pour les notes altérées, a pour rôle de lancer les marteaux. En bois de tilleul ou de sapin couvert dans un premier temps d'ivoire (maintenant interdit, on sait hélas pourquoi) et maintenant de matière plastique ou d'ébène (pour les feintes), chaque touche, articulée sur une pointe de balancier, commande le mécanisme du marteau par l'intermédiaire d'une tige (le pilote). Une petite plaque de plomb leste l'extrémité de chacune d'entre elles. Chaque touche (sauf pour la toute dernière partie des aigus) est aussi directement liée au mécanisme d'un étouffoir et commande son éloignement de la corde dès qu'elle lance le marteau.
Cette mécanique, qui comprend plus d'une soixantaine de pièces par touche, nécessite actuellement, par sa conception, une force d'enfoncement des touches allant de 50 à 60g.
La qualité du son (intensité, timbre, couleur, amplitude) dépend de l'état de la table d'harmonie, le matériau (épicéa : voir dans le chapitre Les bois sous la rubrique guitare), texture, coupure, épaisseur (le plus souvent 8mm), et sa position. Son rôle est d'amplifier les vibrations que lui transmet le chevalet (sur qui reposent les cordes), en hêtre massif ou lamifié. Un barrage composé d'une dizaine de traverses en bois la consolide sans gêner sa fonction.
Elle assure la solidité de l'ensemble. Elle revêt plusieurs formes et renferme le sommier et la mécanique. Cette caisse doit résister à la tension des cordes (de 15 à 20 tonnes actuellement) grâce à un cadre aujourd'hui en fonte muni de solides traverses. Ce cadre, insensible aux variations de température et au degré d'humidité de l'atmosphère, stabilise aussi l'instrument. Enfin un barrage en bois renforce le tout. Les poutres de ce barrage sont soit verticales (piano droit), soit horizontales, placées en éventail (piano à queue).
Elles contribuent à augmenter l'intérêt d'exécution.
La pédale gauche (pédale douce ou una corda), rapproche les marteaux des cordes (piano
droit) ou les déplace légèrement latéralement (piano à queue), de manière à ce qu'ils ne frappent plus qu'une corde
sur deux ou deux sur trois ou la partie moins tassée du marteau lorsqu'il n'y a qu'une seule corde dans les graves. Si le volume
sonore est diminué par l'action de cette pédale dans les deux cas, le timbre de l'instrument sera aussi modifié sur le piano à
queue : le mode vibratoire des cordes changeant en fonction du nombre d'entre elles frappées. On retrouvera ces deux systèmes
sur certains pianos (voir ci-dessous la quatrième pédale).
La pédale droite (pédale forte) éloigne les étouffoirs des cordes qui vibrent ainsi librement. Sachant que ces petits tampons de feutre ne quittent habituellement la corde que lorsque la touche est enfoncée et arrêtent la vibration de la corde lorsque cette même touche est relâchée.
Une troisième pédale, dite de prolongation (ou
tonale), agit sélectivement et provoque le retrait des
étouffoirs des notes jouées sur les pianos à queue ; elles continuent ainsi
à vibrer après le relâchement des touches et libèrent ainsi toutes leurs harmoniques. Le plus souvent, sur le piano
droit, la troisième pédale commande une sourdine , c'est-à-dire une bande de
feutre qui se placera entre le marteau et les cordes pour atténuer le son (d'où son nom). Plus rarement, la pédale du milieu
de certains pianos droits est une pédale forte qui ne fonctionne que pour les notes les plus graves.
Sur les pianos équipés de capteurs MIDI, cette pédale actionne une barre qui arrête la course des marteaux avant qu'ils ne
frappent les cordes, afin que seule la partie électronique ne soit utilisée.
Enfin, on peut trouver une quatrième pédale sur certains modèles de pianos :
- Sur le modèle F308 de "Fazioli", les pianos Stuart and Sons et quelques autres modèles, cette pédale rapproche les marteaux du
cordage (comme la pédale douce du piano droit), afin d'obtenir une sonorité plus douce sans altérer les caractéristiques tonales,
contrairement à la pédale una corda du piano à queue.
- Sur d'autre pianos, cette quatrième pédale sera alors la pédale harmonique et offrira
deux fonctions : lorsqu'elle est enfoncée à moitié (c'est la rémanence), tous les étouffoirs se lèvent, mais ceux des notes jouées
reviennent un par un au relâchement des touches. Enfoncée complètement, elle se comportera comme la pédale forte (c'est la
résonance). Un logo est situé près de la marque des pianos disposant de cette pédale.
- Quelques précisions sur la taille -
En principe, bien sûr, on se dira que plus la taille est importante, plus le piano sera meilleur. Mais en principe seulement, la facture, là aussi, joue un rôle primordial pour la sonorité, la facilité de jeu et la durée de vie du piano. Le piano, depuis sa standardisation vers 1930, répond à ces trois tendances :
Nous sommes là confrontés entre une querelle des anciens et des modernes. Sachez que l'on peut trouver le meilleur et le pire dans les deux cas. Pour les pianos anciens, après sélection, il reste de merveilleux instruments et presque toujours de grande marque. Il faut néanmoins savoir que leur qualité dépendra de l'entretien et de la révision (et/ou restauration du piano). Un beau meuble peut cacher une mécanique désastreuse. La restauration complète d'un piano demande une main-d'œuvre telle qu'elle est coûteuse et ne se justifie que pour un piano de haut de gamme. Pour les pianos neufs, il est conseillé de mettre un certain prix et s'adresser à des marques anciennes, riches d'expérience et aux références sûres.
Tout dépendra d'abord, vous vous en douterez, du budget que l'on veut mettre dans un tel instrument. Selon les marques, sous la barre des 5000 €, vous aurez droit à un piano d'étude (pour un piano droit), son nom étant uniquement dû à une utilisation pour cet usage, avec une sonorité très standard. Le choix d'un piano ancien (et à condition que le cadre soit métallique) de qualité et en dessous de ce prix (toujours pour un piano droit), se fera si l'on désire un piano de marque, à condition qu'il ait été bien entretenu, et qu'il justifie d'une restauration consciencieuse. Dans tous les cas, essayez le piano, jouez longuement dessus et n'hésitez pas à demander l'avis d'un accordeur ou d'un pianiste confirmé si vous n'êtes pas sûr de votre choix. Il en est de même pour les pianos à queue, les tarifs étant alors plus élevés. Un petit truc si vous achetez votre piano en magasin : si le piano est accordé et ne nécessite aucuns réglages, il y a de fortes chances que vous ayez à faire à un revendeur consciencieux (cf ci-dessous : "Essayer le piano").
Sachez aussi que le matériau et l'habillage du meuble n'influent que très peu sur la sonorité, sauf pour les Bösendorfer, dont la ceinture est en partie composée des mêmes bois que la table d'harmonie et résonne solidairement avec elle. Par contre, sa forme et son volume peuvent entraîner pour une faible part une modification de la diffusion sonore. Il vaut mieux choisir un piano dont la forme (droit ou à queue) et la taille seront adaptées à la pièce où vous voulez l'installer. Mais si vous débutez, mieux vaut n'investir que modérément dans cet instrument (ce qui ne veut pas dire prendre n'importe quoi), votre expérience future vous aidera pour la suite sur le choix d'un instrument de meilleure qualité.
Le choix d'un piano, comme tout autre instrument, doit être avant tout un coup de cœur. Sa sonorité doit être belle dans tout le registre (des notes les plus graves aux plus aiguës) et le toucher agréable et régulier sur toutes les notes.
Du moins cher au plus onéreux, tous les pianos ont à très peu de choses près, le même principe de fonctionnement. Les prix et réputations sont rarement usurpés. Les prix sont le résultat du temps passé au montage, de la quantité et de la qualité de la main-d'œuvre, en particulier en ce qui concerne la table d'harmonie qui subit des contraintes importantes, et dont les performances et la durée de vie dépendent de la stabilité de la mise en charge. Tout cela influera donc sur la sonorité, la stabilité, la qualité du mécanisme du piano et aussi sa durée de vie.
Outre la sonorité, sur un piano d'occasion, vérifiez que les touches ne coincent pas, ne frottent pas entre-elles. Regardez à l'intérieur si les cordes ne sont pas oxydées, que les feutres des marteaux sont en bon état, que le cadre soit métallique... Les réparations à effectuer pourraient revenir plus chères que le prix d'un piano neuf ! Vous pouvez vous faire aider par votre professeur ou l'accordeur de piano pour votre choix dans le cas où vous débutez, et un bon piano d'occasion peut être préférable à un piano neuf premier prix, souvent de mauvaise facture.
Si votre choix se porte vers un piano neuf, évitez les pianos premier prix. Vérifiez le toucher, la sonorité. Si les
pianos du revendeur ne sont pas accordés, présentent un toucher irrégulier... changez de magasin : il vous
propose des pianos non vérifiés ni entretenus, ce qui est souvent signe d'un service après-vente qui laisse à
désirer.
Notez aussi la référence du piano (souvent située sur la droite du cadre métallique à l'intérieur), pour vous
assurer que l'instrument qui vous sera livré sera bien celui que vous avez essayé ! Ce pourrait être un piano
directement importé de l'usine et il n'aurait peut-être pas subi les préparations nécessaires avant la livraison.
Tout simplement, ce très petit quart de queue, le crapaud, aura un meuble plus esthétique et comportera la mécanique d'un piano à queue à répétition perfectionnée. Mais les cordes seront moins longues, d'où une perte de basses. Donc, à vous de choisir.
Je vous dirai tout de même que si quelques grandes marques ont surtout porté leurs recherches sur la performance sonore au niveau de la structure harmonique, il ne s'agit pas d'une science exacte, et le résultat de plusieurs siècles d'empirisme n'a rien à envier à la technologie actuelle. Aussi, la personnalité des pianos anciens reste irremplaçable face à l'anesthésie des pianos actuels, voulant supprimer tous les "défauts" jusqu'à atteindre une sonorité "normalisée" et sans relief particulier.
Enfin, outre le piano, n'hésitez pas à voir plusieurs revendeurs, le service après-vente pouvant aussi faire la différence.
Evolution vers le piano :
Arc musical africain (Bobre)
Cithare
Tympanon
Clavicorde
Clavecin
Forte piano (Piano forte)
Piano droit
Piano à queue
Eric Karolewicz - 99 cité Bandini, rue Erchin, 59287 LEWARDE - Téléphone : 06 15 17 71 61
www.pianoetguitare.com
Accordeur de pianos région Nord / Pas-de-Calais
Douai Lille Cambrai Arras Hénin Beaumont Lens Villeneuve d'Ascq Orchies Roubaix Tourcoing Aniche Denain Valenciennes
Béthune Bruay la Buissière Marchiennes Armentières Liévin Arleux
Professeur de guitare à Douai et dans le douaisis...